Ville et imagerie spéculative : Naviguer parmi les flux financiers dans Wall Street : L’Argent ne dort jamais (2010)

Ce texte ambitionne d’ausculter les différentes stratégies figuratives qu’adopte Wall Street : L’Argent ne dort jamais d’Oliver Stone (2010) pour mettre en scène les flux monétaires et établir, par le montage et le recours aux interfaces numériques, une équivalence entre la ville et l’imagerie spéculative du monde de la finance.

Iconomies de l’ombre et algorithmisation des images (ce que le capitalisme numérique fait au visible)

Les infrastructures invisibles ainsi que le travail caché qui permettent la circulation comme l’échange des images numériques sont généralement les deux conditions de possibilité de l’iconomie contemporaine et restent généralement dans l’ombre. Pour les faire affleurer à la surface du visible, ce texte fait dialoguer la pensée d’Aby Warburg et celle de Karl Marx, en particulier là où tous deux tentent d’analyser ce que transporter veut dire. Il s’agit, en somme, de la manutention des images aujourd’hui.

Penser les flux du Capital dans L’Argent (1983) de Robert Bresson et Animal Spirits (2022) d’Hito Steyerl

Cet article cherche à répondre à la question : le capital est-il visible au cinéma ? Associé à une puissance aliénante et aliénée, cette entité invisible parvient à prendre forme à l’écran dans les deux films qui font l’objet de cette analyse : L’Argent (1983) de Robert Bresson et Animal Spirits (2022) d’Hito Steyerl. À travers l’analyse filmique et la critique technologique, nos recherches montrent que le capitalisme audiovisuel produit des aperçus sur son propre flux et sur notre participation à celui-ci. La violence est au cœur de ces échanges entre vues et images ; le capital en est le médium, et son message — le meurtre (Jonathan Beller).

La spéculation financière à partir de la jetonisation de la propriété intellectuelle des œuvres cinématographiques

Cette étude analyse les mécanismes spéculatifs sous-jacents à la jetonisation des droits d’auteur dans l’industrie cinématographique, en se focalisant sur les NFT et leurs modèles économiques hybrides. Elle interroge de manière critique le paradoxe apparent de plateformes comme Ethereum qui, tout en prônant la décentralisation, nouent des alliances avec des acteurs traditionnels, et révèle ainsi les tensions inhérentes à l’hybridation entre la cryptoéconomie et le marché financier du capitalisme informationnel.

Le régime de l’image financière : une analyse de Liquidity Inc. (2014) de Hito Steyerl

Basé sur les travaux de mon récent livre, The Financial Image: Finance, Philosophy, and Contemporary Film (2024), j’aborde la « mutation du capitalisme » vers la condition actuelle de la financiarisation qui structure l’ordre social d’une grande partie du Nord global. Cet extrait examine spécifiquement la contribution théorique de Maurizio Lazzarato à notre compréhension de la production du monde par la finance, de même que ses thèses sur la capacité de l’art contemporain à offrir des contre-stratégies à cette domination apparemment irrésistible. En réponse à la question de savoir si le cinéma, dans l’un de ses modes contemporains, peut enregistrer et contrer de manière appropriée le contrôle croissant de la finance, je propose une lecture attentive de Liquidity Inc. de Hito Steyerl (2014) qui aborde le pouvoir du régime financier et sa demande de liquidité.

A Modest Proposal (in a Black Box) (version française)

Le duo d’artistes Vermeir & Heiremans présente son film A Modest Proposal, dans lequel il se demande si la financiarisation peut être réorientée vers la création d’une écologie artistique plus équitable, dont bénéficieraient non seulement les investisseurs, mais aussi les créateur·ices de la valeur des actifs artistiques, à savoir les artistes et les travailleur·euses du secteur artistique. Leur contribution développe également deux documents d’archives de l’époque victorienne qui ont inspiré la réalisation de leur film. Ces documents mettent en lumière un moment de spéculation accélérée sur les terrains de Battersea, le lieu de tournage du film des artistes à Londres en 2018. À cette époque, une frénésie spéculative a enflé autour de la transformation de la centrale électrique de Battersea en un projet de développement de luxe conçu par un architecte de renom.

A Modest Proposal (in a Black Box) (English version)

Artist duo Vermeir & Heiremans introduce their film A Modest Proposal, in which they focus on the question if financialisation can be re-purposed towards generating a more equitable arts ecology in which not only investors but also the creators of art assets’ value, the artists and art workers, benefit. Their contribution also elaborates on two Victorian era archival documents that inspired the making of their film. The documents highlight a moment of accelerated speculation on land in Battersea, the location in London were the artists’ film was being shot in 2018. At that time a speculative frenzy unfolded around Battersea Power Station’s transformation into a star architect’s designed luxury development.

On Speculation of Tin Value (English version)

This project examines the entanglement of tin mining, technology, and global economies through Bangka Island, Indonesia—one of the world’s largest tin producers. Tin, crucial for electronics, becomes abstracted through commodification and financial speculation, disconnecting it from its ecological and social origins. Through field research, a video essay, and Marxist critique, the work explores labour, value, and time, revealing the complicity of screen-based digital technologies in extractive economies and ecological imbalance.