Ce numéro ambitionne de documenter les moyens par lesquels les flux financiers affectent le monde physique et social via la production d’images, et comment, réciproquement, d’autres images, et notamment des images filmiques, cristallisent le flux financier – pour l’alimenter, pour le figer en figures ou pour en désorganiser, au moins fictivement, les principes. Ces images apparaissent ainsi comme des médiations entre plusieurs ordres : celui, virtuel, de la planète financière et spéculative, celui, matériel, des crises sociales et événements affectant les existences et celui, fictif, des inventions – elles aussi « spéculatives », à leur manière – des concepts et des œuvres visant à rendre sensibles les (dys)fonctionnements opaques du marché financier. En analysant comment la finance s’incarne en fait social, technique, médiatique et figuratif au cinéma et dans les arts de l’image en mouvement, les quinze contributions réunies ici tendent ainsi à interroger la spéculation comme processus de création d’images.